Cal Donovan T3 : La dernière des prophéties by Glenn Cooper

Auteur:Glenn Cooper [Glenn Cooper]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: City Éditions
Publié: 2022-05-18T06:30:51+00:00

* * *

11. Sorte de petit accordéon.

12

La journée était très chaude, sans un souffle d’air, et la mer était d’un calme plat. Les bateaux, sur l’aire de mouillage, étaient presque immobiles et leurs amarres se balançaient mollement. L’absence de mouvement et la chaleur oppressante avaient un effet sur toutes les créatures vivantes. Dans le ciel, les mouettes se faisaient rares. Celles qui étaient en chasse abandonnèrent bientôt leurs efforts, aucun courant d’air ne venant soutenir leur vol. Les lézards demeuraient allongés des heures sur des pierres plates brûlantes. Sur la plage, les membres du personnel de l’hôtel se mouvaient avec lenteur, disposant nonchalamment chaises longues et serviettes. Sur la terrasse de l’établissement, les serveurs semblaient se déplacer au rythme d’une valse lente, en apportant aux clients des cappuccinos et des jus d’orange tandis que ces derniers observaient avec fascination la mer immobile.

Les trois Américaines étaient particulièrement silencieuses. Elles avaient fait des excès la veille au soir, et en payaient le prix.

Carrie fut la première à prononcer une phrase entière.

— L’une de vous a-t-elle de l’aspirine dans son sac ?

Jessica en avait et Carrie en avala deux comprimés.

— Que voulez-vous faire aujourd’hui ? demanda-t-elle ensuite.

— Mourir, répondit Jessica. Je veux mourir.

— Je crois que nous n’avons rien appris, à la fac, se lamenta Margo. Il ne faut surtout pas mélanger la tequila et le vin…

— Vous n’avez pas le droit de mourir, intervint Carrie. Un guide nous attend pour visiter le théâtre antique de Taormine !

— Il fait trop chaud. Et puis je suis affamée, gémit Jessica.

— Veux-tu que j’annule ? demanda Carrie.

— Nous pourrions y aller demain… hasarda Margo.

— Voilà, la décision est prise ! affirma Jessica, tout en déroulant sa page Twitter.

Margo sembla soudain sur le qui-vive. Elle abaissa son chapeau de soleil tout en murmurant :

— Vous voyez ce que je vois ?

— Non, quoi ? demanda Carrie.

— Derrière nous, deux tables plus loin. On nous observe. Surtout, ne vous retournez pas…

— Pourquoi ? demanda Jessica.

— Deux hommes. Ils nous regardent.

— Mignons ? demanda Jessica.

— Oh que oui ! Super mignons…

Carrie ne put s’empêcher de jeter un coup d’œil vers eux en faisant mine de laisser tomber sa serviette.

— Effectivement, ils nous observent, aucun doute là-dessus.

— Mon Dieu, j’ai l’impression d’être retournée au collège… commenta Jessica.

— Ils viennent vers nous ! s’exclama Margo. C’est parce que tu les as regardés, Carrie !

— Ne me jette pas la pierre…

Les deux hommes étaient bronzés et musclés. Leurs biceps et leurs triceps saillaient sous les manches de leurs polos de marque ; leurs quadriceps se dessinaient sous leurs jeans moulants. Le plus grand avait des cheveux longs qui flottaient librement sur ses épaules ; l’autre arborait une coupe courte, rasée sur les côtés. Ils paraissaient tous deux avoir une trentaine d’années tout au plus.

— Mesdames, les héla le plus grand avec un accent prononcé. Nous vous avons entendu discuter. Vous êtes américaines ?

— Comment savez-vous que nous ne sommes pas canadiennes ? lança Jessica.

— Parce que les Américaines sont plus sociables. Et vous semblez sociables. Cela vous dérange-t-il si nous nous joignons à vous pour le petit déjeuner ?

Le plus grand s’appelait Cesare et son ami, Vittorio.

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